Solutions dentaires avancées pour personnes atteintes de troubles alimentaires (3e partie)

Il existe également des situations qui exigent des traitements plus avancés. Entreprendre ces soins avancés sans avis médical attestant que l’habitude de purger le contenu de l’estomac a cessé n’est pas sans risques. 

Toutefois, certains patients masquent le problème ou le nie et des traitements complexes sont entrepris alors qu’ils ne le devraient pas. Pour les patients dont les dommages dentaires sont sévères, la phase de réhabilitation majeure est souvent la porte de sortie d’un problème qui leur aura coûté beaucoup autant sur le plan de la santé physique que psychologique.

Phase de réhabilitation majeure

Même si l’objectif des patients est souvent d’améliorer l’apparence des dents dans la zone du sourire, il faut souvent modifier la forme et la hauteur des molaires et des prémolaires. 

La raison est simple, il faut créer de l’espace entre les dents du haut et du bas en avant pour pouvoir allonger les dents dans la zone du sourire si elles sont trop courtes. Si on ne crée pas d’espace entre les dents du haut et du bas et qu’on allonge les dents du haut seulement, il n’y a que ces dents qui se toucheront en fermant la bouche. Il en résultera un inconfort insupportable ou des bris de matériau à répétition.

Pour allonger les dents d’en avant – les incisives supérieures – il faut s’assurer d’avoir l’espace disponible. On peut le faire en augmentant ce qu’on appelle la dimension verticale d’occlusion. Cela se fait de plusieurs façons. Par exemple, par orthodontie, on peut faire sortir les molaires et les prémolaires, ce qui va créer de l’espace entre les dents du haut et du bas en avant.

Il est aussi possible d’augmenter la dimension verticale en fabriquant des couronnes sur les molaires et les prémolaires pour créer de l’espace entre les dents du haut et du bas en avant.

Avant d’entreprendre ce genre de reconstruction, plusieurs outils existent afin de s’assurer que le patient sera confortable avec ses nouvelles dents. Il peut s’agir de plaques occlusales, de déprogrammeurs, de prothèses partielles ainsi que de couronnes et facettes temporaires. 

L’important est de bien planifier les changements qui seront effectués et de prendre le temps de tester le confort et la fonctionnalité des changements.

Il arrive parfois que l’émail et la dentine perdue sur les dents puissent provoquer des douleurs dentaires aigues. Lorsqu’un diagnostic de pulpite irréversible ou de nécrose pulpaire est posé ou encore simplement que la situation l’exige, un traitement de canal peut être la seule solution envisageable permettant le soulagement et le maintien de la dentition en bouche. 

Il n’est d’ailleurs pas exceptionnel en situation d’anorexie ou de boulimie d’avoir à faire plusieurs traitements de canaux sur les incisives supérieures, voire sur d'autres dents.

Selon les attentes du patient et le degré de dommages sur ces mêmes dents, des couronnes dentaires peuvent être requises. Par contre, il est parfois plus souhaitable de faire des facettes afin de préserver le maximum d’émail en fonction du risque de récidive du patient et de son âge (voir phase de restauration conservatrice).

En situation de destruction avancée et pour des raisons financières, l’extraction des dents et leur remplacement par une prothèse partielle (amovible) peut aussi être un très bon choix. En plus de préserver l’esthétique, cette option permet de retrouver une mastication confortable.

Les patients qui présentent ce type de besoins de réhabilitation dentaire majeure devraient faire l’objet d’un suivi médical rapproché car les risques de récidive des problèmes d’anorexie et de boulimie sont bien présents et peuvent nuire aux traitements en cours ou encore détruire les restaurations dentaires. Il est donc prudent de s’assurer que la personne bénéficiera du soutien et du support nécessaire pour le succès à long terme de son traitement autant médical que dentaire.

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Au plaisir de vous aider,

Dr Sébastien Beaupuis, votre dentiste à Mascouche